Promenades minérales, maritimes, pour nous faire voguer vers des ailleurs rêvés. Angelika Bail n’a pas fini de nous surprendre !
Née en Allemagne, Angelika Bail, forte de son apprentissage à l’école des Beaux-Arts de Genève et de ses nombreuses formations dans diverses académies de Belgique, nous présente une nouvelle exposition.
Tout est dans la manière… Et Angelika a su retrouver l’œil de l’enfant qui déniche les pépites dans le quotidien des jours. Au gré de ses rencontres, au détour d’une rue ou d’un arbre, elle cueille des matériaux aussi divers que boites à œufs, pommes de pin, bouteilles en verre… Des matériaux qui, sortis de leur contexte, ressuscitent sous le feu d’une imagination débordante pour reprendre une nouvelle vie !
La Nature est son maître, le modèle qui inspire l’artiste. Une ambivalence toujours renouvelée où le connu se mêle à l’inconnu, où la légèreté n’est que gravité cachée. En ce sens, ses travaux se rapprochent de l’organique. Le souffle vital y est présent, guettant la seconde pour se faire mouvement, changement soudain, déplacement illusoire. Mousse, métal, fil de fer, résine, papier… La matière s’offre à la main de l’artiste qui tente de l’apprivoiser pour évoquer Force, Pouvoir, Harmonie, Fragilité, Impuissance. De la forme veloutée et torsadée en passant par des formes plus géométriques, Angelika nous emmène à la frontière du sensuel et du réflexif, jouant aussi sur l’ambiguïté ; celle de la représentation qui, sous des aspects limpides, presque transparents, abrite bien des questions et des failles.
Une œuvre à la fois mobile et immobile, et qui tient en son sein le mystère même du Vivant. Une œuvre aussi très symbolique qui délivre le message à qui sait l’entendre. Il suffit de regarder, d’écouter… De se mettre dans l’ambiance de cette Nature faussement vraie. Une invitation, pour le spectateur, à s’interroger sur la place de l’Homme dans le monde et la place du monde chez l’Homme. Une réflexion peut-être… Sur demain, sur la chute… Cette chute immobile et qui nous poursuit ; celle de l’Eden quand, pour la dernière fois, Adam et Eve avaient dû renoncer au Jardin des délices et des quatre saisons.
A voir pour s’étonner, goûter à la beauté et se rafraîchir l’œil !